Métamorphose pour l’humanité
La métaphore de la chenille qui se transforme en papillon a souvent été utilisée pour illustrer le processus de croissance personnelle.
Je vous propose d’approfondir un peu cette idée à partir d’un autre regard.
Certaines cellules à l’intérieur de la chenille sont présentes dès le début de la vie de celle-ci. On les appelle cellules imaginales. Elles se trouvent à l’intérieur de ce qu’on appelle des disques imaginaux. Ce sont ces cellules qui finissent par se transformer en papillon et amènent le saut évolutif vers le papillon. Cependant, elles restent latentes à l’intérieur de la chenille jusqu’à ce que cette capsule temporelle (déclenchée par des hormones spécifiques) à l’intérieur de la chenille s’active et que le processus s’enclenche.
Les cellules imaginales sont différentes des cellules de la chenille. Les enzymes détruisent les cellules de la chenille, MAIS les cellules imaginales restent intactes. Elles sont en quelque sorte protégées de la destruction.
Elles représentent la destinée et la véritable essence de la chenille, qui est de devenir un papillon.
Comme le mentionne Bruce Lipton, les chenilles et les papillons ont exactement le même ADN. mais les cellules reçoivent et répondent à des signaux organisationnels différents.
Même les cellules de chenille détruites par diverses enzymes se transforment en une soupe informe qui sert de nourriture aux cellules imaginales. Plus les tissus de la chenille se transforment, au point que leur identité d’origine n’est plus reconnaissable, plus les cellules imaginales ont de combustible pour construire un nouvel organisme.
Il y a donc un double processus à l’œuvre dans le cocon. L’un de destruction et l’autre de construction.
On observe 3 étapes:
Activation : les signaux hormonaux (en particulier l’ecdysone, l’hormone de la mue) déclenchent le processus par lequel les cellules imaginales commencent à se multiplier.
Différenciation : elles se transforment en cellules spécialisées (les cellules imaginales sont spécifiques, elles savent ce qu’elles doivent créer : une patte, une aile, un œil…)
Réorganisation : elles migrent et s’assemblent en nouvelles structures cohérentes et fonctionnelles.
On dit souvent que les cellules de la chenille tentent d’éliminer les cellules imaginales et de les détruire, mais que celles-ci sont plus fortes et plus intelligentes, et que l’évolution est imparable. Ce n’est pas exact. Il n’existe aucune preuve scientifique pour étayer cette affirmation. Les disques imaginaux survivent parce qu’ils sont « protégés des signaux de mort cellulaire » ; ils n’ont pas à lutter contre les attaques immunitaires. Ils sont d’une autre fréquence, avec une autre programmation.
Les cellules imaginales se développent, se multiplient et s’organisent de manière cohérente, tandis que les cellules de la chenille disparaissent, se dissolvent. Il s’agit de deux processus simultanés dans le même espace/temps (le cocon), mais situés à des fréquences différentes.
Il existe une intelligence innée qui dirige le processus de métamorphose, afin que la chenille devienne ce qu’elle est en essence.
À un moment donné, le processus atteint un point d’inflexion : il y a beaucoup plus de cellules de papillon que de cellules de chenille et il n’y a plus de retour en arrière possible.
À un certain moment, la coquille de la chenille, l’exosquelette, se brise et la chenille la mange car cet exosquelette est trop étroit, trop limité pour le saut évolutif vers le papillon.
Je vais faire un rapprochement et utiliser cette métaphore pour illustrer ce qui se passe dans nos sociétés : l’ancien s’effondre, tombe et se transforme en un chaos méconnaissable. Tous les domaines de la société occidentale postmoderne n’ont plus aucune colonne vertébrale de valeurs sensées et humaines, qu’il s’agisse des relations et du sexe, de l’éducation, de la finance, de la santé, de la politique, etc.
Tout sent la fin du monde. Et c’est bien ce que c’est, la fin de ce monde qui agonise seul et discrédité sous nos yeux.
Inutile de lutter ou de résister. Le temps joue en notre faveur. Il suffit de suivre notre impulsion innée d’évolution. De faire confiance à notre nature divine, porteuse de vie, exprimant la beauté, la bonté et la vérité.
Les structures rigides et dominantes de la société, ses normes et ses valeurs basées sur l’accumulation ne nous correspondent plus. Nous voulons autre chose. Elles sont trop contraignantes et mortifères. Nous nous émancipons !
Et ainsi, les cellules du papillon qui se sont unies en communauté commencent à fonctionner comme un seul organisme à mesure que ce vieil exosquelette s’effondre, se fissure, se détruit.
Cet organisme plus grand commence à fonctionner comme un être assez complexe dans lequel chaque cellule a une fonction particulière, comme les ailes, les pattes ou les yeux du papillon, mais chacune conservant également son essence unique.
Nous avons atteint le point d’inflexion, nous avons grandi.
Ne vous fiez pas à ce que vous voyez. Lorsque l’on ouvre le cocon pendant la transformation, on ne voit que de la bouillie.

Et pourtant, la magie opère.
Déjà, nombreux sont les humains qui, poussés par une impulsion intime, créent autre chose. Pas une amélioration de ce qui existe déjà, mais quelque chose d’absolument nouveau.
Notre prochaine étape en tant que collectif est désormais de nous reconnaître, de nous rassembler et de nous organiser en une communauté harmonieuse et prospère. Un seul papillon libre et rayonnant.
C’est notre destin. La coquille se brise, engloutie par le puissant torrent de la transformation.
C’est l’évolution naturelle de la vie.
Et vous en faites partie.